1er Regards
Les années 1890 nous ont fait découvrir les inventions du physiologiste Etienne Jules Marey Sa caméra chronophotographique décompose le mouvement en 20 photos par seconde. Puis le Praxinoscope et le théâtre optique sur bande flexible perforée d’Emile Reynaud. Et enfin Thomas Alva Edison qui associe les principes de Marey et Reynaud dans son Kinétoscope qui permet de visionner un petit film. Mais ce sont les frères Lumière qui inventent l’appareil qui permet enfin la projection de film sur grand écran. Le Cinématographe vient de naitre et les pionniers se lancent dans l’aventure.Les féeries cinématographiques et les films à trucs de Georges Méliès. La caméra légère de l’américain Edwin Porter qui réalise « L’attaque du grand rapide » . L’envol de Pathé avec l’arrivée du réalisateur Ferdinand Zecca. Les « phonoscènes » réalisé par Alice Guy sous l’impulsion de Léon Gaumont ainsi que les premiers dessins animés créés par Emile Cohl. Griffith et ses gros plans, ses fondus au noir, ses travellings et son montage alternéqui montre l’émotion. Mack Sennet, l’inventeur du burlesque. Victorin jasset inventeur de la série policière à l’écran pour la compagnie Eclair et qui met en scène la première héroïne femme de l’histoire du cinéma. D’expérience scientifique, le cinéma devient un divertissement.
La guerre de 14-18 a sonné la fin des empires cinématographiques européens et permit aux Américains de s’imposer 1er producteurs de films au monde.Le producteur français Serge Sandberg fondateur de la société des cinéromans incite ses réalisateurs à utiliser tous les artifices techniques pour captiver l’audience. Charlie Chaplin invente son personnage de Charlot inspiré par la silhouette de Max Linder. Une vague de metteur en scène impose une nouvelle vision. Jean Epstein est le théoricien de cette avant-garde. Pour Germaine Dulac, il y a dans ce cinéma une vertu propre au mouvement secret et à la matière des images. Marcel L’Herbier pousse au paroxysme son parti pris esthétique. René Clair et le mouvement Dada bousculent et choquent l’ordre établi. Abel Gance met en pratique ses théories sur les capacités émotionnelles du cinéma. Le cinéma européen est dominé à 80% par les films américains. C’est l’âge d’or des grands studios hollywoodiens, la Warner se lance dans le parlant.
Les frères Warner ont acheté les droits d’utilisation du nouveau systeme sonore western electric . « Le Chanteur de Jazz » sort sur les écrans, c’est un succès. En Europe, les allemands de la Tobis Klang film imposent leur système . La guerre du parlant n’aura pas lieu, américains et allemands se partagent le marché des brevets. Les sociétés de production s’endettent pour des montants records auprès des banques afin d’adapter les salles au cinéma sonore et moderniser les moyens de tournages. De grands groupes se reconstituent La Gaumont Franco Films Aubert naît d’une cascade de fusion acquisition. Bernard Natan rachête Pathé Cinéma, une coquille vide, pour 50 millions de francs. Il produit les premiers films parlant en France. Des indépendants s’imposent : Jacques Haik fait construire le Grand Rex à Paris et sonorise l’Olympia. Pierre Braunberger à la tête des studios de Boulogne Billancourt s’associe à Roger richebé, fils d’un exploitant de salle de Marseille et produit les premiers films de Jean Renoir. De nouveaux réalisteurs emmergent Jean Gremillon mélange le réalisme documentaire et la poésie de la musique. Jean Vigo nourri son œuvre de ses rêves de révolte et de justice et meurt sans avoir vu son chef d’œuvre.
André Paulvé produit « Les visiteurs du soir » qui font un tabac lors de leur sortie le 4 décembre 1942. Pour éviter la censure, Jacques Prévert et Pierre Laroche situent le film au moyen-âge. Il transforme une banale histoire d’amour en plaidoyer universel pour la liberté. Les figurants affamés par les restrictions alimentaires dévorent le repas du banquet avant le début du tournage. Il faut fabriquer des aliments en carton-pâte pour terminer la scène. Comme le dit Jacques Prévert, Marcel Carné est un enfant des Batignolles qui aime le bruit de l’orgue de Barbarie, les cafés pris sur le zinc, le cri des marchands de journaux et celui de l’homme qu’on assassine au fond de la nuit.
Il vient des baraques foraines et des cafés-concerts.
Ses films montrent les faubourgs. Sa sympathie va aux marginaux et aux déclassés. Son style emprunte aux clairs-obscurs de l’expressionnisme allemand et au film policier américain. C’est cette atmosphère que l’on retrouve dans « Les enfants du paradis » où collaborent de nouveau clandestinement Joseph Kosma et Alexandre Trauner sous la production d’André Paulvé qui croit à ce projet. Long de 200 m, le décor coûte à lui seul 5 millions de francs. Comme les tragédies grecques, les histoires d’amour se finissent mal dans les films de Marcel Carné. Baptiste ne trouvera pas le bonheur et l’apaisement auprès de Garance.
LBMG Productions
Gaumont-Pathé
Ciné Cinéma
Auteur(s) Laurent Préyale & Marc Sandberg
Réalisateur(s) Laurent Préyale
Genre Série documentaire
Année 2004
Durée 4 x 52 mn
Format 4/3
Montage Laurent Préyale
Mixage Raphaël Devillers
Voix Bertrand Cazenave, Cyrielle Clair, Jean-Claude Dreyfus