La femme rompue
Ce visage, c’est celui d’Évelyne Bouix. La comédienne, durant une heure dix, va exprimer, avec une gouaille qu’on aurait eu du mal à imaginer chez elle, les tourments intérieurs de cette femme brisée par l’exercice de la vie, de l’amour, de la culpabilité. Qu’elle récuse pour mieux la recracher sur l’humanité tout entière. Jurant comme un charretier ou invectivant d’une ironie mordante un hypothétique auditeur, se roulant par terre de désespoir ou abjurant des fautes qu’elle se refuse d’avoir commises, elle donne au texte de la papesse de l’existentialisme une prodigieuse énergie. Drapée dans un peignoir ordinaire, pieds nus ou en méchantes godasses, tout l’apanage vestimentaire de la femme esseulée, que les flonfons du bal et les feux d’artifice du premier de l’An qui arrivent jusqu’à elle isolent plus encore, elle se perd dans un délire de haine et d’acrimonie qui aura raison de sa raison, de sa solitude, de sa vie.
On est frappé par le jeu viscéral de la comédienne, mais aussi par la modernité de ce texte quarantenaire, que seuls quelques détails insignifiants permettent de recontextualiser.
Lycoprod
Théâtre Rive gauche
Les Spectacles Edgar
Cap 24
Réalisateur(s) Laurent Préyale
Genre Théâtre
Année 2007
Durée 75 mn
Format 16/9
Image Charles Lienart, Daniel Crétois, Pascal Tirilly, François Vedovelli
Son Christophe Tassin
Montage Pierre Sainteny
Auteur du spectacle Simone de Beauvoir
Mise en scène Steve Suissa
Comédien(s) Evelyne Bouix