Le manuscrit de Rembrandt
A l’origine, la découverte d’un manuscrit attribué au peintre de La Ronde de nuit, conservé à Amsterdam par la communauté juive dont le père du grand peintre hollandais faisait partie, qui aurait fait l’objet d’une traduction et d’une adaptation en français par l’écrivain Raoul Mourgues en 1948, sous le titre Rembrandt Kabbalist. (Editions La Braconnière – Suisse. 15 €). Si l’authenticité originelle de ce document demeure mystérieuse, le livre permet de sensibiliser une rencontre avec Rembrandt Hammenszon van Rijn (1606 – 1669) , figure majeure du Siècle d’or de la peinture néerlandaise. Sous la forme narrative d’un parcours existentiel au soir d’une fin de vie désargentée, où se croisent ses réflexions, méditations spirituelles, renoncements et révoltes, mais aussi ses relations familiales et son amour des femmes, qui ont ponctué et nourrit sa création picturale et ses gravures. Un homme lucide, qui assume son identité et revendique avec force sa qualité d’artiste, à travers des nuances de clarté et de zones d’ombre qui rappellent qu’il fut le maître du “ clair – obscur ”, et renvoie en écho avec les nombreux autoportraits qu’il a réalisé sans complaisance à différentes périodes. Un monologue passionnant empreint d’humanisme et de compassion.
Particulièrement sensible à l’ouvrage depuis plusieurs années, Céline Duhamel a réalisé une adaptation judicieuse, pour une version scénique dialoguée prêtant vie aux personnages évoqués. Elle interprète avec finesse et nuances Stella, une femme symbolisant les épouses du peintre, Saskia van Uylenburg ou Hendrickje Stoffels, et ses servantes devenues concubines telles Geertje Dirck, ou Hendrickje Stoffels. Face à elle, Patrick Floeresheim (Jean – François Vlérick en alternance) prête à Rembrandt une stature et des inflexions parfaitement crédibles, en instaurant une relation intime avec l’auteur de La Leçon d’anatomie . Tous deux servent avec justesse et vitalité la mise en scène cohérente de Patrick Courtois, dont la scénographie sobre, matérialisée par une table, un chevalet recouvert d’un drap, et quelques objets usuels, prend parfois, sous les lumières de Benjamin Boiffier, un aspect pictural, naturellement en situation.
CLC Productions
Tangaro
Courants d’Art Productions
Théâtre du Chien qui Fume
Réalisateur(s) Laurent Préyale
Genre Théâtre
Année 2014
Durée 60 mn
Format 16/9
Image Marie Anglade, Daniel Crétois, Antoine Gaignaire, Charles Lienart, Pascal Tirilly
Son Pierre-Claude Bernard
Montage Vivien Casamian
Mixage Pierre-Emmanuel Guinois
Auteur du spectacle Céline Duhamel
Mise en scène Patrick Courtois
Comédien(s) Céline Duhamel & Patrick Floersheim