Courtes lignes de Courteline (Les)
Comme dans un café concert les scènes s’enchaîneront, se feront et se déferont. Bal tendre et écoeurant de scènes de ménage où chacun vient étaler son linge sale en public. Où chacun encore y va de sa petite chanson, de son petit numéro bouffon.
Dans ce « cabaret des drôles », la foule des pathétiques et des grotesques vient brailler et exhiber sa bêtise et sa méchanceté : c’est le grand bazar des affaires quotidiennes, le grand concours boulevardier de la mauvaise foi. Des coups, des cris, des « pourquoi ? », des « comment ? », des « mais non », des « mais si, mais si te dis-je », Courteline use de toutes les armes… Tout observateur qu’il fut, il a su voler au réel sa part de folie, sa bouffonnerie latente.
Dans ce théâtre aigre-doux, on a mal au foie, on crie, on pleure, on a « peur des coups », on esquive et contre-attaque, bref on se bat et se débat : on voudrait enfin « la paix chez soi !!! ».
Chez Courteline on ne badine pas, c’est le paroxysme – quasi l’apologie – du ridicule, la comédie de boulevard, le vaudeville dans toute sa convention : entre mondanités subtiles et trivialité populaire.
De la pure comédie sans doute, qui trouve pourtant sa source dans des situations démesurément pathétiques et désastreuses sur le plan humain. C’est donc gorges serrées, poings liés, estomacs noués et la larme à l’oeil que hommes et femmes, amers et fatigués, tenteront de mutuellement s’éliminer dans un ultime combat. Une sorte de Genèse revisitée par Courteline où Adam et Eve se battraient à coup de pêchés originels, pommes et autres serpents.
Réalisateur(s) Laurent Préyale
Genre Théâtre
Année 2008
Durée 95 mn
Format 16/9
Image Frédéric Alphen, Daniel Crétois, Charles Lienart, Pascal Tirilly, François Vedovelli
Son Arnaud Gosselin
Montage Nicolas Boucher
Mixage Raphaël Devillers
Auteur du spectacle Georges Courteline
Interprète(s) Maline Cresson, Marjorie de Larquier, Stéphanie Parpanian, Frédéric Ozier, Jonathan Frajenberg, Antoine Cholet, Frédéric Jessua, Aurélien Osinski