Tonton Léon story
Où finit l’enfance ? L’âge adulte existe t’ il vraiment ? …
Tonton Léon est un vieil enfant marqué par la vie qui collectionne les poupées comme autant de rêves envolés en un évident phénomène de compensation.
Cette pièce peut se lire à différents niveaux mais son onirisme nous entraîne au delà des mots, au delà des situations. Les hommes recherchent souvent des poupées qui n’ont rien dans la tête histoire de se rassurer, croyant ainsi fuir les problèmes et quand a contrario, ceux-ci se multiplient c’est alors que s’additionnent les verres d’alcool … Léon dans sa jeunesse fit une rencontre et crut vivre une belle histoire d’amour seulement voilà, comme il le dit : » Tata Anita était une belle peau de vache » !
(C’est du moins le souvenir qu’il en a conservé.) Maintenant, il est seul et tente de réinventer sa vie. Quand il rentre du travail Amélie est là, campée dans ses plus beaux atours et chante à ravir pour l’homme fatigué qui connaît de si belles histoires et puis d’autres aussi, pas spécialement faites pour les petites filles mais notre poupée grandeur nature peut décidément tout entendre. D’ailleurs ses questions sont si insidieuses qu’il est impossible de s’y dérober. Alors le dialogue s’exprime tout au long de la nuit car ce petit bout de femme a l’opiniâtreté résolument féminine, la curiosité des enfants et la rouerie de celle qui grandit en voulant savoir encore et encore … Ce duo fait merveille : Didier Brice joue les funambules avec une vertigineuse maestria tandis que la facétieuse Cécilia Cara nous enchante de sa voix cristalline. L’un l’autre se mettent en valeur en un contraste efficace.
Serge Serout nous a raconté une effroyable histoire qui par la magie du théâtre est devenue conte de fées. Nous sortons de ce spectacle à regrêt, la tête incroyablement pleine de rêves, ravis et prêts à renouveler l’expérience le plus vite possible. On voit parfois un film plusieurs fois de suite, au théâtre, c’est plus rare mais cette pièce risque fort d’être l’exception qui confirme la règle.
Simone Alexandre
Lycoprod
Théâtre des Mathurins
Paris Capitale
Réalisateur(s) Laurent Préyale
Genre Théâtre
Année 2008
Durée 90 mn
Format 16/9
Image Daniel Crétois, François Hebrard, Muriel Lutz, Jean-Marc Poirier, François Vedovelli
Son Christophe Tassin
Montage Pierre Sainteny
Auteur du spectacle Serge Serout
Mise en scène Daniel Colas
Comédien(s) Didier Brice & Cécilia Cara