Les femmes savantes

Les femmes savantes

De cette avant-dernière comédie de Molière, travaillée quatre ans durant, on a souvent caricaturé le propos, insistant trop sur la critique (misogyne) que Molière y fait des prétentions intellectuelles des femmes en opposant les choses du cœur et du bon sens aux vertus trop ascétiques de l’esprit. Or, on réalise ici que l’auteur de « Tartuffe » y dénonce aussi l’hypocrisie, le conformisme des modes du temps et de la bienséance de la cour, les diktats du pouvoir ; surtout, il y dépeint avec une tendre détresse la guerre civile au sein du couple, de la famille, la différence radicale entre mari et femme, enfants et parents, et la solitude à laquelle elle conduit. C’est en travesti justement qu’est jouée Philaminte, la tyrannique mère savante, comme si une femme apparemment si étrange ne pouvait être jouée que par un homme, ce qui fut le cas d’ailleurs à la création, en 1672. Face à son honnête et bon époux (Jean-Pierre Leroux), Jean-Laurent Cochet est Philaminte. On est un peu surpris d’abord, puis plus du tout. Tel un acteur de nô, il a adopté jusqu’au bout des bagues la féminité du personnage. On ne sait plus de quel sexe il est, ni même ce qu’identité sexuelle veut finalement dire. Vertige. Fabienne Pascaud

Lycoprod
Les Compagnons de la Chimère

Réalisateur(s) Laurent Préyale
Genre Théâtre
Année 2009
Durée 100 mn
Format 16/9

Extrait(s)
Equipe technique

Image Michel Ayach, Daniel Crétois, Céline Metzger, Pascal Tirilly, François Vedovelli
Montage Pierre Sainteny

Spectacle

Auteur du spectacle Jean-Baptiste Poquelin dit Molière
Mise en scène Arnaud Denis
Comédien(s) Jean-Laurent Cochet, Arnaud Denis, Jean-Pierre Leroux, Marie-Julie Baup, Elisabeth Ventura