Le pianiste aux 50 doigts

Le pianiste aux 50 doigts

Un jour, alors que je « faisais mes gammes », la gardienne de mon immeuble vint frapper à la porte pour m’annoncer fièrement que le grand pianiste Georges Cziffra avait habité le même appartement quelques mois auparavant. «Tu vois, c’est peut-être ton destin! » dit-elle. Il s’occupait désormais d’une fondation à Senlis qui aidait les jeunes musiciens. Insouciant, du haut de mes 13 ans, j’allai auditionner devant le Maître et lui interpréter… quelques unes de mes improvisations! Il en fut touché, et se prit d’affection pour moi. Plus tard, je revins le voir pour suivre plusieurs de ses master classes en France et en Hongrie, puis il accepta de me faire travailler en privé. Je réalise aujourd’hui le grand privilège qu’il m’accorda. Je me souviendrai toujours de ces rencontres : cet homme, qui avait connu les pires souffrances, paraissait jouer sa vie à travers la musique. Il ne parlait pas beaucoup, mais son regard était parfois bien plus évocateur que tous les mots. Un regard d’écorché vif, profondément humain. Pour lui, la musique était comme le prolongement de l’amour et de la fraternité humaine. Cziffra fut l’un des plus grands pianistes du 20e siècle. Ses concerts faisaient délirer les foules. En 1956, son interprétation légendaire du 2e Concerto de Bartók fit se ruer des personnes par milliers dans les rues de Budapest qui scandèrent l’hymne national avant le soulèvement. Ses dons étaient tellement inconcevables qu’ils lui valurent les surnoms de « réincarnation de Franz Liszt », « interprète aux moyens paranormaux », « pianiste aux 50 doigts »… Il était à la fois adulé et jalousé. Il me parlait parfois de son passé. La réalité dépassait la légende. Sa vie est un véritable roman qui traverse tous les tourments du 20e siècle. Du petit prodige de 5 ans qui jouait dans les cirques pour gagner le salaire de sa famille au soldat perdu dans les affres de la guerre servant sous le drapeau nazi puis russe; de l’homme qui tenta de s’enfuir de Hongrie et condamné à soulever des blocs de pierre au pianiste de bar jouant des chansons à boire dans des cabarets sordides de Budapest. En adaptant son incroyable et bouleversante histoire, je souhaite marcher sur les pas de ce pianiste hors norme qui reste l’une des plus figures les plus nobles de l’histoire de la musique. Récits et musiques s’imbriqueront comme pour illustrer la vie et l’œuvre qui sont indissociables. »

Tangaro/CLC Productions
Tandem Concerts
téléGrenoble
TL7 Télévision Loire 7
LCN La Chaine Normande

Réalisateur(s) Laurent Préyale
Genre Concert, Spectacle, Théâtre
Année 2020
Durée 78 mn
Format 16/9

Bande annonce
Equipe technique

Image Nicolas Adam, Marie Anglade, Thomas Manche, Julie Terrier, François Vedovelli
Son Loic Gourbe
Montage Nicolas Boucher
Mixage Loic Gourbe

Spectacle

Auteur du spectacle Pascal Amoyel
Mise en scène Christian Fromont
Interprète(s) Pascal Amoyel